Condamnations rapides et déploiement de policiers spécialisés, le Premier ministre britannique Keir Starmer a assuré lundi une réponse vigoureuse pour stopper les violences d’extrême droite qui ont éclaté à travers le pays ce week-end.

Le Royaume-Uni est secoué par des émeutes d’une intensité inédite depuis treize ans, faisant suite à une attaque au couteau tragique dans le nord-ouest de l’Angleterre, où trois fillettes ont perdu la vie. Le Premier ministre Keir Starmer, récemment investi, a promis des mesures fermes pour rétablir l’ordre et garantir la sécurité publique.

Suite aux violences, des centaines de personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir attaqué des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, assailli des mosquées et pillé des commerces. À l’issue d’une réunion de crise à Downing Street, Starmer a annoncé la mobilisation d’une force de réserve de policiers spécialisés pour gérer les troubles, bien que les détails de cette initiative restent à préciser. Il a également souligné la nécessité de sanctions pénales rapides et efficaces pour dissuader les fauteurs de troubles.

Le déclenchement des émeutes à Southport est survenu au lendemain de l’attaque au couteau, alimenté par des rumeurs infondées sur les origines du suspect, Axel Rudakubana, un jeune de 17 ans inculpé pour meurtres et tentatives de meurtres. Malgré les spéculations sur sa religion et son origine, il est confirmé qu’il est né au Pays de Galles, avec des parents originaires du Rwanda.

Les manifestations violentes se sont propagées à plusieurs villes, notamment Liverpool, Belfast et Bristol, sous le slogan « Enough is enough » (Trop c’est trop), en référence à l’arrivée de migrants traversant la Manche. Ces rassemblements ont ciblé notamment des hôtels abritant des demandeurs d’asile, entraînant des destructions et des incendies.

À Rotherham, environ 700 personnes ont attaqué un hôtel, brisant des vitres et déclenchant des incendies, avec des slogans hostiles aux migrants. À Tamworth, près de Birmingham, un autre hôtel a subi des attaques similaires, avec des vitres brisées et des affrontements avec la police. Ces incidents ont rappelé les émeutes de 2011, suite à la mort de Mark Duggan, un jeune homme métis abattu par la police.

Plus de 400 arrestations ont été effectuées depuis le début des violences, avec plusieurs individus écroués lundi matin. La police a imputé ces troubles en partie à l’English Defence League, un groupe d’extrême droite connu pour ses actions anti-immigration.

Certains analystes et responsables politiques attribuent cette montée de violence à un discours anti-immigration de plus en plus présent dans la classe politique. Le Royaume-Uni fait face depuis plusieurs années à une arrivée massive de migrants via des canots pneumatiques, rendant les arrivées clandestines plus visibles et exacerbant les tensions locales. L’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels, financé par le gouvernement, est devenu un point de discorde, avec des tentatives infructueuses des gouvernements conservateurs pour mettre fin à ce système.

Face à cette crise, la mobilisation rapide des forces de l’ordre et des tribunaux démontre la détermination du gouvernement à restaurer l’ordre et à répondre fermement aux violences. Le défi pour Keir Starmer reste immense, alors que le pays cherche à équilibrer la sécurité publique et la gestion humanitaire de la crise migratoire.