• 6 octobre 2024 00:29

L’Armée Américaine Remettra sa Dernière Base Aux Autorités Nigériennes

Août 5, 2024
L'armée américaine va remettre sa dernière base aux autorités nigériennes

Les États-Unis remettront lundi leur dernière base militaire au Niger, conformément à la date limite du 15 septembre pour le retrait des forces américaines, en vertu d’un accord avec les autorités nigériennes.

Le Retrait des Bases Américaines

La base aérienne 201, située à Agadez, est l’une des deux bases utilisées par les États-Unis pour mener des opérations antiterroristes au Niger. Le mois dernier, les troupes américaines se sont déjà retirées de la base aérienne 101, une petite base de drones située à Niamey, la capitale du Niger.

Les troupes allemandes devraient également quitter le pays ce mois-ci. Ce retrait s’inscrit dans une tendance plus large des puissances occidentales à se retirer du Sahel, une vaste région au sud du désert du Sahara où des groupes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique sont actifs.

Contexte Politique et Sécuritaire

Le coup d’État militaire au Niger en 2023 a suivi les coups d’État au Mali en 2020 et au Burkina Faso en 2022. Ces trois pays ont rapidement uni leurs forces pour expulser les troupes étrangères et adopter une position ferme contre la France et ses alliés.

Aneliese Bernard, directrice de Strategic Stabilization Advisors, un groupe de conseil en risques basé à Washington DC avec des équipes sur le terrain au Sahel et en Afrique de l’Ouest, a exprimé ses préoccupations concernant le vide sécuritaire laissé par le retrait des forces occidentales.

« Bien que les opérations antiterroristes menées par les puissances occidentales aient rencontré des difficultés, l’absence de forces françaises, européennes et américaines au Niger créera un énorme vide sécuritaire. Cela affectera tout, depuis les affaires au Sahel jusqu’à l’aide humanitaire », a-t-elle déclaré. Bernard souligne que les opérations en dehors des grandes villes seront particulièrement risquées sans dispositif de sécurité adéquat.

Implications pour les Ressources et l’Aide Humanitaire

Le gouvernement nigérien a récemment retiré à la société française Orano son permis d’exploitation dans l’une des plus grandes mines d’uranium du pays. Bernard suggère que la junte pourrait prendre des décisions stratégiques concernant les partenariats et l’accès aux ressources naturelles.

« Il y a des hypothèses selon lesquelles le CNSP pourrait retirer les contrats avec les partenaires occidentaux au profit de ceux qui peuvent offrir de la sécurité en échange d’accès aux ressources », a-t-elle déclaré, citant l’exemple de la Turquie fournissant du matériel militaire en échange d’accès au pétrole du Niger. Cependant, elle note également des rumeurs selon lesquelles des sociétés américaines et canadiennes discuteraient avec la SOPAMIN, la société nigérienne en charge des mines d’uranium.

Bernard a averti que les citoyens les plus vulnérables du Niger, déjà l’un des pays les plus pauvres du monde, seront les plus touchés par le vide sécuritaire. Les travailleurs humanitaires devront être escortés par des militaires lorsqu’ils travaillent en dehors des grandes villes, ce qui pourrait les rendre vulnérables aux attaques de groupes armés.

Conséquences pour l’Aide Humanitaire

Cette situation pourrait entraîner une réduction des activités humanitaires en dehors des grandes villes, limitant ainsi l’accès à l’aide pour les populations les plus vulnérables. Bernard estime que les ONG pourraient choisir de réduire leurs opérations sur le terrain, laissant les communautés périphériques avec moins d’accès à l’aide humanitaire essentielle.


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